Publié le mercredi 22 mars 2017 dans LaLibre.be
Top chrono, comme tous ses congénères qui participeront cette semaine, à partir de ce mercredi, à la finale universitaire du concours Ma thèse en 180 secondes, Marie Alsamour,doctorante à l’UCL, aura trois minutes, et pas une seconde de plus, pour résumer et vulgariser l’objet de son travail.
Neuropsychologue, la jeune femme de 26 ans, qui effectue sa thèse en sciences psychologiques et de l’éducation, a choisi pour sujet : « L’étude du lien entre les capacités de perception et d’action chez les enfants infirmes moteur cérébraux (IMC) par l’utilisation de la robotique ». Vulgarisé dans l’esprit du concours « Ma thèse en 180 secondes », qui vise à renforcer les liens entre la recherche scientifique et le grand public, cela donne : « De l’action à la perception : quand la technologie se met au service de la paralysie cérébrale ».
Interview de Marie Alsamour, qui explique son travail… en 47 secondes.
Combler un manque d’outils appropriés
« Je travaille avec des enfants qui sont infirmes moteur cérébraux, qui ont eu une lésion au cerveau au cours de la vie utérine ou au moment de leur naissance, nous explique Marie Alsamour. Comme leur problème prédominant est moteur, jusqu’à présent, ces enfants ont été beaucoup vus par des kinésithérapeutes, Nous nous sommes rendu compte que les capacités motrices sont intimement liées aux capacités de perception de l’espace et de distance. D’où l’intérêt d’étudier ces capacités de perception de l’espace chez les enfants IMC. Chose qui a peu été faite auparavant par les neuropsychologues. Et cela, peut-être notamment en raison du fait qu’ils manquaient d’outils appropriés pour pouvoir mesurer cette capacité de perception de l’espace. »
Utile au patient, au quotidien
Le but de la thèse consiste donc précisément à proposer grâce aux nouvelles technologies – en particulier la robotique – des outils qui permettront de mieux diagnostiquer les problèmes de perception de l’espace chez ces enfants IMC. Mais aussi à essayer de mieux comprendre l’interaction qui existe entre ces capacités d’action et de perception. Pour, alors, pouvoir développer des outils de rééducation qui soient innovants et complémentaires par rapport à ce qui est déjà proposé dans les cliniques par les kinésithérapeutes et les neuropsychologues.
Si Marie Alsamour a choisi les études de neuropsychologie, c’est « pour l’aspect social et la relation au patient« .
Quant au sujet de thèse, « pour moi, il était vraiment important que ce soit utile au patient, au quotidien, nous confie encore la doctorante. Pour ce qui est des nouvelles technologies, elles permettent d’avoir des outils précis au niveau du diagnostic et de réaliser par la suite des choses que l’on ne pourrait faire sans ces technologies. »
En collaboration avec des ingénieurs
Encore au stade de la recherche expérimentale, l’équipe de l’UCL essaie à présent de valider les outils dans l’espoir que, dans les dix années à venir, sinon avant, ils pourront faire partie de la routine clinique.
« Le robot dont on dispose à l’heure actuelle peut par exemple effectuer une assistance robotique, explique encore la finaliste du concours . Cela signifie que dès que l’enfant ne peut plus faire un mouvement, le robot – sous forme d’un manche muni de capteurs – va prendre le relais. L’innovation que l’on apporte consiste à travailler en collaboration avec des ingénieurs pour pouvoir proposer des outils robotisés, de la robotique de rééducation, par exemple.« 4
Elle est en tous cas ravie de présenter ses travaux aux concours « Ma thèse en 180 secondes » : « La vulgarisation de ma thèse est super importante. Sans cela, nous les chercheurs, nous restons un peu des rats de laboratoire. Notre travail, c’est aussi de faire connaître nos recherches et les rendre accessibles au grand public. »